Arnaud Cachia a obtenu le prix de la recherche 2016 mention neurosciences pour son article publié dans Molecular Psychiatry portant sur l'effet à long-terme du développement cérébral précoce à partir de l'analyse des plissements corticaux
Résultats
Cet article montre la présence d’anomalies dans la morphologie cérébrale chez les sujets souffrant de schizophrénie et présentant des hallucinations visuelles. L’analyse des anomalies de la sulcation (les sillons) du cortex comme marqueurs d’une atteinte neurodéveloppementale a été réalisée chez des témoins sains et deux sous-groupes de patients schizophrènes avec ou sans hallucinations visuelles. Cette étude est la première à montrer ces anomalies, ainsi qu’une asymétrie droite-gauche de la sulcation cérébrale chez les sujets présentant des hallucinations visuelles. Ces hallucinations sont un marqueur d’un trouble neurodéveloppemental précoce dans la schizophrénie.
Trois raisons de récompenser ce travail
par Caroline Dubertret, hôpital Louis-Mourier, Colombes
- L’intérêt de l’analyse de la physiopathologie sous-jacente aux hallucinations visuelles est majeur. Moins fréquente que les hallucinations cauditives dans la schizophrénie, celles-ci existent cependant chez environ 1/3 des patients et ont été très peu étudiées. Elle pourraient être un marqueur neurodéveloppemental de la schizophrénie, apparaissant chez les sujets débutant précocement leur pathologie et représentent des déviations de la connectivité et de l’organisation cérébrale sous-jacente.
- L’analyse de la sulcation du cortex comme marqueur de développement du cerveau a été réalisé chez les témoins sains et deux sous-groupes de patients schizophrènes soigneusement sélectionnés souffrant d’hallucinations, ceux présentant seulement des hallucinations auditives (jamais visuelles), et les patients ayant des hallucinations audio-visuelles.
- Les hallucinations visuelles étaient rattachées jusqu’à maintenant un processus neurodégénératif (démence à corps de Lewy ou maladie de Parkinson) et c’est la première étude à montrer que les hallucinations visuelles peuvent avoir une origine neurodéveloppementale.
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